dimanche 17 février 2013

Street Connec Sion - La route Namir




On dit en hébreu Derekh Namir, qu'on peut traduire par Route Namir. Il ne s'agit pas d'une rue à proprement parler, mais bien d'une route empruntée principalement par les automobiles.

Mordechaï Namir
C'est aussi l'une des plus grandes, sinon la plus grande route de Tel Aviv. Elle prend sa source au milieu de la ville, au croisement de la rue Shaul Hamelekh et de la route Menahem Begin (autre rue-route) puis file vers le nord de la ville. Elle traverse alors tout le nord du centre-ville puis croise le pont Rokach avant de continuer sur les quartiers de Ramat Aviv et de se prolonger jusqu'à la limite d'Herzliya. Namir est avec le périphérique Ayalon, l'autre façon de sortir de Tel Aviv par le nord.

Comme Dizengoff et comme Rokach, le nom de la rue, ou route, vient d'un maire de Tel Aviv. Aussi vous trouverez peu de rues Namir en dehors de Tel Aviv. Comme Méïr Dizengoff avant lui, l'histoire de Mordechaï Namir se fait à Tel Aviv.

L'homme est né le 23 février 1897, sous le nom de Mordechaï Némirovsky, à Bratolinbovka en Ukraine (appartenant alors à l'Empire russe). Après une première éducation dans un heder, il fut diplômé de l'Université d'Odessa, où il a étudié le droit et l'économie. Mais Mordechaï Némirovsky militait pour le sionisme à une époque où le bolchévisme sévissait. En 1924, il fut arrêté par les autorités soviétiques pour ses liens avec le mouvement sioniste. A sa libération Mordechaï immigra vers la terre d'Israël et devint Mordechaï Namir.

Il travailla rapidement pour le journal Davar, l'un des plus connus à l'époque. Engagé auprès du parti politique Ahdout Haavodah (littéralement Unité du travail) il en devint le premier secrétaire en 1926, jusqu'en 1930. De 1929 à 1935, il servit également comme directeur du département des statistiques de la Histadrout, la centrale syndicale israélienne. Dès ses débuts dans le pays, Namir fut une figure d'ampleur nationale. De 1950 à 1956 il devint secrétaire général de la Histadrout et de 1951 à 1959, député à la Knesset au sein du parti Mapaï (l'ancêtre du parti travailliste actuel). Namir fut encore directeur général de la société de construction d'État Amidar et ministre du Travail de 1956 à 1959, où il remplaça Golda Méïr, devenue ministre des affaires étrangères.

Mais son activité au sein de Tel Aviv, et son engagement, furent plus importants encore. Avec une génération de retard sur ses pairs, il ne fit pas partie de ceux qui vécurent et construisirent les débuts de la ville, mais il fit partie de ceux qui en firent une grande ville. A partir de 1935 il devint membre du conseil municipal et en 1936, le secrétaire du syndicat des travailleurs de la ville. Namir fut aussi membre du commandement de la Haganah dans la ville dès 1936 et dans l'ensemble du pays en 1947.


C'est donc logiquement, compte tenu de tous ses engagements pour la ville, qu'il fut élu 6e maire de Tel Aviv en 1960 et le resta jusqu'à 1969. Durant son mandat, Mordechaï Namir mit l'accent sur l'éducation et le bien-être dans la ville. De nombreux établissements d'enseignement, des centres communautaires et des institutions d'l'éducation virent le jour à cette période et élargirent les services sociaux fournis par la municipalité. C'est également à cette époque que le campus de l'université de Tel Aviv s'est agrandi et a déménagé à Ramat Aviv. De même quant à l'élargissement du musée d'Eretz Israel dans le nord de la ville.

Mordechaï Namir est aussi à l'origine de la construction de la nouvelle mairie de Tel Aviv (l'ancienne se trouvait place Bialik) et de sa grande place, la Place des Rois d'Israël, rebaptisée Place Rabin après la mort de ce dernier. Ce fut aussi une époque de réhabilitation des plages de Tel Aviv. La ville prenait déjà ses couleurs de cité balnéaire. Suivraient les premiers grands hôtels et les premières grandes tours de business…

Mais en 1969, quelques mois avant les élections municipales, Namir dut prendre sa retraite pour des raisons de santé, et transmis la responsabilité de la ville à Joshua Rabinowitz.

Marié à l'ancienne députée et ministre Ora Namir, Mordechaï Namir quitta ce monde en 1975. Après sa mort on donna son nom à la Route 2, celle qui traversait et traverse encore la majeure partie de la ville : la route Haïfa, qui devint Route Namir.

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